Texte de Christiane Laforge
lu à la présentation de Normand Laprise
au Gala de l'Ordre du Bleuet, le 15 juin 2013

Né à Mistassini, fils dernier-né de la grande famille de Thomas Laprise et d’Ovila Paradis qui s’installeront à Albanel pour y tenir le magasin général, Normand est un jeune mélomane qui s’ignore. De l’école du village à l’Académie commerciale de Chicoutimi, il franchit chaque étape convaincu d’une existence très tôt consacrée au travail. Mais après un temps passé à Liqueurs Saguenay, puis à la Compagnie électrique, il retourne aux études chez les frères Maristes de Lévis où il peut s’initier à cette musique qui l’attire depuis si longtemps.

Clarinettiste dans la Fanfare de Chicoutimi que dirige Yvan Gaudreault, il remporte le premier prix comme soliste lors d’un concours où les harmonies se confrontent. C’est la clé inattendue. Les portes du Conservatoire de musique s’ouvrent devant lui. Formé par Rafael Mazella, clarinette solo de l’Orchestre symphonique de Montréal, le musicien n’hésite pas à s’engager pour trois ans dans l’armée comme musicien du Corps royal canadien dirigé par le Lieutenant Gérald Gagné. Il a le privilège de jouer sous la direction du compositeur et chef d’orchestre américain, Morton Gould à la création de sa St-Lawrence Suite for band en 1958.

Musique instrumentale, théorique et pratique, chant grégorien, composition, arrangement, technique vocale, le tout complété par des études de didactiques à l’Université Laval et de psychopédagogie à Cardinal-Bégin, il multiplie les cordes à son arc. En 1959, il est prêt pour occuper un poste de coordonnateur de l'enseignement musical à la Commission scolaire d'Alma. D’une octave à l’autre, sa carrière évolue au rythme qu’il impose au développement du programme d’études musicales. Véritable pionnier, Normand Laprise accroit le nombre et la qualité des contenus ainsi que le nombre des professeurs. Avec ses confrères, il est à l’origine de la création et du succès de l’option musique au Collège d’Alma. 35 ans plus lard, le 2 mars 2005, l’institution, forte de 30 professeurs et de 150 élèves inscrits en musique, inaugure son nouveau pavillon de la musique, un investissement de 3,6 M$ qui portera le nom de Pavillon Normand-Laprise.

Directeur de l’Harmonie municipale, maître de chapelle aux paroisses Saint-Pierre et Saint-Joseph, membre du Comité consultatif de la musique, puis du Comité de coordination de l'enseignement de la musique de la Direction générale de l'enseignement collégial, délégué de la Fédération des associations des musiciens éducateurs du Québec au Conseil pédagogique interdisciplinaire, puis président de cette fédération, il est aussi, de 1974 à 1980, membre du Comité permanent des programmes d'études comme représentant du secteur des arts. Délégué au Congrès de la Société internationale de l'Éducation musicale à Interlochen au Michigan, à Dijon en France et à Tunis en Tunisie de 1985 à 1992, il a été membre de la Commission de l'enseignement professionnel du Conseil des collèges du Québec.

« La musique est une révélation plus haute que toute sagesse et toute philosophie. » C’est en citant Beethoven que le recteur Michel Belley a remis la médaille de l’Université du Québec à Chicoutimi à Normand Laprise, le 28 mai 2004. Hommage dévolu au nom de la population reconnaissante et du milieu musical de la région, avec la complicité du Collège d'Alma, en considération de toutes les facettes de son action, multiple et généreuse. Multiple est le mot juste. L’engagement de cet homme dépasse largement l’enseignement de la musique. L’art lyrique doit beaucoup à ce musicien qui a consacré près de vingt ans à la direction musicale de l’orchestre de l’opérette de la Société d’art lyrique du Royaume.

Spectacle emblématique du Carnaval-Souvenir de Chicoutimi depuis 1971, l’opérette doit tout à des bénévoles dévoués qui s’investissent sans compter dans la production d’un opéra comique. En 1979, Normand Laprise se joint à l’équipe de l’opérette que composent Ghislain Bouchard, Stan d’Haese, Madeleine Gauthier et plusieurs autres. Comme directeur artistique et chef d’orchestre, il est à l’affût de belles voix et à l’origine de plusieurs carrières prestigieuses. Le plus bel exemple est ce baryton de 17 ans qu’il convainc de jouer son premier grand rôle dans La grande duchesse de Gérolstein. Non seulement Jean-François Lapointe y trouvera sa vocation, mais il lui succédera à la direction artistique de la Société tout en menant une prestigieuse carrière sur les grandes scènes du monde.

Cette passion pour la musique, que Normand Laprise partage avec Claire Corneau, pianiste, organiste et compagne de sa vie, a débordé sur leurs enfants : Anne est violoniste, Esther chef de chœur, Dominique et Jean-François compositeurs. Ils sont, avec nous, les héritiers de la passion et du dévouement d’un homme qui a su être un des piliers majeurs de la vie musicale au Saguenay–Lac-Saint-Jean.

Le 15 juin 2013
NORMAND LAPRISE

Pionnier du département de musique du Collège d’Alma
Pilier majeur de la vie musicale au SLSJ

fut reçu membre de L’Ordre du Bleuet

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dimanche 2 juin 2013

Normand Laprise sur vidéo au Gala 2013

Quelques minutes pour se souvenir d'un grand moment


Gala 2013 de L'Ordre du Bleuet

Normand Laprise



        
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POURQUOI L'ORDRE DU BLEUET

L'intensité et la qualité de la vie culturelle et artistique au Saguenay-Lac-Saint-Jean est reconnue bien au-delà de nos frontières. Nos artistes, par leur talent, sont devenus les ambassadeurs d'une terre féconde où cohabitent avec succès toutes les disciplines artistiques. Cet extraordinaire héritage nous le devons à de nombreuses personnes qui ont contribué à l'éclosion, à la formation et au rayonnement de nos artistes et créateurs. La Société de l'Ordre du Bleuet a été fondée pour leurs rendre hommage.La grandeur d'une société se mesure par la diversité et la qualité de ses institutions culturelles. Mais et surtout par sa volonté à reconnaître l'excellence du parcours de ceux et celles qui en sont issus.